Une journée dans le Jura, au pays des lacs, avec deux grands classiques de la région : les cascades du Hérisson et le pic de l’Aigle.
Les cascades du Hérisson
C’est le grand classique des balades dans le Jura, mais il est incontournable tant le site est splendide et étonnant. La rivière Hérisson s’écoule dans une reculée, comme on appelle ici les vallées cul-de-sac étroites et entourées de falaises, au départ des lacs d’Ilay et de Bonlieu, sur 250 mètres de dénivelé.
Victime de leur succès, les cascades sont un site naturel classé depuis 2002, après avoir été le lieu d’une intense activité industrielle du moyen âge au début du 20e siècle. La balade aller-retour fait un peu plus de 7 km (3h), assez raides en bas des cascades, et de plus en plus accessibles en remontant sur le plateau. Le sentier est bien aménagé, mais rendu glissant par l’eau qui ruisselle même en été, et surtout par les millions de pas qui ont lissé les pierres, les racines et les marches tout au long du parcours.
Quelques centaines de mètres après le départ, le visiteur est déjà récompensé par la cascade de l’Éventail, la plus grande avec ses 65 mètres de hauteur, sur des roches couvertes de mousse. Puis c’est celle du Grand saut, légèrement moins haute avec ses 60 mètres, mais impressionnante par sa chute en surplomb, en-dessous de laquelle il est possible de passer au sec.
La plupart de visiteurs s’arrêtent à la cascade suivante, le Gour bleu, avec ses airs de lagon, où les familles viennent se baigner. L’activité est bien évidemment totalement interdite, et les gardes du parc naturel ne peuvent l’ignorer en voyant monter des dizaines de personnes bouées et serviettes autour du cou, mais le rendez-vous est traditionnel pour les locaux.
À la chute du château Garnier, le sentier se fait moins peuplé et plus accessible. On entre aussi dans une partie des cascades moins spectaculaire mais à la riche histoire industrielle. Au 17e siècle, un moulin fut aménagé sur ce site pour rouire le chanvre cultivé non loin de là. Deux siècles plus tard, un médecin transforme le moulin en château, qu’il habitera jusqu’à sa mort en 1834.
Un peu plus haut, le saut de la forge contient son histoire dans son nom : anciennement saut de la boille, un « ferrier » y construit une écluse et une usine en 1450 pour y frapper le fer extrait à Châtelneuf. L’activité perdurera bon an mal an jusqu’en 1833. Ces deux bâtiments seront rachetés puis détruits par la compagnie de « l’Union électrique » en 1902.
Enfin, tout en haut des cascades, au saut Girard, on croise les derniers vestiges d’une « clouterie » qui s’installe au 18e siècle. Exploitée pour le compte des moines chartreux de Bonlieu, l’usine fermera ses portes en 1911, scellant l’activité industrielle du Hérisson.
L’astuce : si vous souhaitez faire les cascades et le pic de l’Aigle à la suite, le mieux est de se garer à Ilay et de faire les cascades « à l’envers » (en partant du haut). Le parking est gratuit (5 € en bas, à la maison des cascades), et cela évite 40 mn de route, le parking des cascades étant situé en cul-de-sac.
Le pic de l’Aigle
A quelques kilomètres à vol d’oiseau des cascades, le pic de l’Aigle se dresse fièrement au-dessus des lacs d’Ilay, des Maclu (petit et grand) et de Narlay. Le sommet est le rendez-vous des parapentistes la journée, des familles pour le goûter et des amoureux au coucher de soleil. On accède en une demi-heure depuis le parking de la Chaux-du-Dombief, sur un sentier qui se fait assez abrupte à quelques mètres du point culminant (une main courante sécurise le passage).
Au sommet, la vue à 360° est splendide sur les lacs glaciaires avec leur couleur bleu-vert si étonnante. Le Grand Maclu est au premier plan, qui s’étire tout le long de la falaise vers le Petit Maclu au nord. Juste derrière, c’est le lac d’Ilay et sa petite île (qui serait habitée depuis le néolithique). Une table d’orientation permet de se repérer.
En suivant le sentier sur la ligne de crête, on part pour une balade d’une heure en forêt vers le belvédère des 4 lacs un peu plus au nord, face au lac de Narlay.
Le retour peut se faire par le même chemin ou, plus rapidement, en redescendant à l’ombre du pic par un sentier (assez mal balisé) qui suit la route forestière (la balade fait 8 km au total, soit 2h aller-retour au parking). Le clocher comtois de La Chaux-du-Dombief salue les visiteurs au retour.
En plus
- Le site de l’office de tourisme du pays des lacs : www.juralacs.com
- Le site des cascades du Hérisson : www.cascades-du-herisson.fr
- Le pic de l’aigle et le belvédère des 4 lacs sur le site de Jura tourisme : www.jura-tourism.com