LLN, une université dans la ville

Louvain-la-Neuve est particulière, tant dans son ambiance que dans son architecture. L’histoire de la ville se confond avec elle de son université qui, dans les années 60, fait scission d’avec celle de Louvain (Leuven) pour cause de divergence linguistique. L’université fait alors l’achat d’un terrain de 920 hectares pour y implanter, non pas un campus, mais une ville nouvelle.

The other Louvain-La-Neuve

Les principes retenus sont ceux de l’urbanisme intégré et de l’urbanisme sur dalle. De fait, par certains aspects, LLN comme on l’appelle, tient parfois plus de la station « skis aux pieds » bâtie dans les Alpes à la même époque que du quartier de la Défense à Paris.
De la dalle, LLN a retenu le principe de circulations en sous-sol : la ville entière, élevée sur pilotis, est piétonne. De l’urbanisme intégré, c’est l’harmonie architecturale, la mixité des activités sur un petit périmètre et la multiplicité des circulations qui ont été mises en oeuvre.

Louvain-les-Graffiti

Tous de brique rouge et de métal gris, les bâtiments forment un plan de figures géométriques non linéaires dessinant des rues et de multiples places. Le béton est aussi très présent dans l’espace urbain « utilitaire » (escaliers, rampes, gradins) et, dans les bâtiments les plus récents, les façades de verre ont fait leur apparition. Rien à voir avec les buildings de la capitale cependant, car aucun ne dépasse 5 ou 6 étages en surface.

Le modèle qui a inspiré les créateurs de Louvain-la-Neuve est celui des villes médiévales dans lesquelles les bâtiments publics, commerces et habitations étaient étroitement et intelligemment mêlés dans l’espace urbain. De fait, on ne sait pas bien si la ville est dans l’université ou le contraire. Les concepteurs n’ont pas voulu d’un campus à l’américaine immense et coupé du monde. Ici, les différentes salles de cours, « auditoires » et bibliothèques se trouvent un peu partout dans le centre urbain, éparpillés sous formes de « collèges » qui regroupent différentes facultés.
Autre idée d’inspiration médiévale, sur les places et dans les principales artères, les rez-de-chaussée sont occupés par les commerces, souvent regroupés par corporation : les restaurants, les snacks, les cafés, les librairies… tandis que les étages sont occupés par des logements. Les bâtiments abritant les collèges sont disséminés là au milieu sans distinction, avec souvent également des logements dans les étages.

louvain-la-neuve
louvain-la-neuve
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Le plus curieux en fait sont les panneaux indicateurs qui ne flèchent pas les monuments mais des bouts de l’université : faculté de communication par ci, bibliothèque d’histoire par là, secrétariat, inscription… La clinique universitaire par exemple se trouve dans un petit immeuble de briques que rien ne distingue de ses voisins : toutes les rues étant piétonnes, l’entrée des ambulances se fait donc au sous-sol.

Forcément, la population locale est incroyablement jeune, majoritairement de moins de 25 ans, envahissant les places et les cafés entre deux cours, un sac à dos sur l’épaule et un classeur, un bouquin ou un ordi sous le bras. Les plus vieux sont soit des touristes, soit des profs ou du personnel de l’université. Chacun n’hésite pas à interpeller l’autre sur ses exploits de la nuit dernière dans on ne sait quel café de la rue de la soif, le tout dans une ambiance bon enfant.

L'une des rues perpendiculaires et piétonnières
La rue principale

Tout cela concourt à une sorte de sociabilité imposée par l’architecture, rendant la cité très agréable à parcourir, car suffisamment petite et fonctionnelle pour vivre presque en autarcie. Dès que l’on s’écarte un peu, après une enceinte de verdure, on tombe sur des 2×2 voies, qui font un peu office de murailles ou de remparts, renforçant ce sentiment d’être dans un cocon surplombant la plaine.


En plus

  • Le site du tourisme à Ottignies Louvain-la-Neuve : www.tourisme-olln.be
  • L’histoire de « l’affaire de Louvain » sur Wikipedia : lien