La Dent du chat, à couper le souffle

Voir le lac du Bourget depuis la Dent du chat se mérite : l’itinéraire est éprouvant, frustrant parfois, et invite même à renoncer à deux pas du sommet après plus de 2h d’effort !

Situé dans le prolongement nord de la montagne de l’Épine (que l’on avait découverte il y a quelques jours au-dessus du lac d’Aiguebelette), le mont du Chat domine un autre grand lac savoyard, et même le plus grand : le Bourget. Son sommet mythique est la Dent du chat, un éperon rocheux en forme, on l’aura deviné, de canine acérée pointée vers le ciel.

Comme tous les sommets ou presque, celui-ci a sa légende :

De peur de rentrer bredouille, un pêcheur fit vœu de rejeter à l’eau le premier poisson qu’il attraperait. Il ne tint pas sa promesse et à la 3e prise, il attrapa un petit chat. En grandissant, le charmant chaton devint un monstre féroce, qui faisait régner la terreur dans la montagne. Jusqu’au jour où un soldat valeureux et chrétien fit tomber l’animal dans le lac où, dit-on, son gros dos fait naître des tempêtes. Seule une de ses canines, la Dent du Chat, est restée là-haut.

On peut y accéder facilement par la route, en balade depuis le relais de télévision du Molard noir. La randonnée, elle, se fait depuis le col du Chat, sur l’ancienne route qui reliait la vallée de Yenne au Bourget avant le percement du tunnel. Au programme, plus de 800 mètres de dénivelé de la forêt, en ligne droite, sans presque aucun point de vue avant le sommet. Quand on vous dit que ça se mérite !

La première partie de l’itinéraire monte au Roc de Cornillon, le départ des via ferrata du Mont du chat. Il faut faire le détour jusqu’à une belle plateforme agrippée au-dessus du vide, qui offre un premier aperçu du panorama du sommet, avec l’aéroport du Bourget et le massif des Écrins en arrière plan.

Puis on attaque véritablement l’ascension de la Dent du chat au milieu des bois. A mi-chemin, on contourne le Roc Blanc, première présence minérale de l’itinéraire. Un peu plus tard, l’itinéraire se fait plus acrobatique, et même un peu alpin, lorsqu’il faut s’aider de câbles et de marchepieds pour franchir un passage assez abrupte.

Enfin, l’itinéraire devient plus intéressant à partir du Sentier des 4 chemins : à nouveau côté lac, on contourne la Dent du chat jusqu’à un dernier passage étroit et vertigineux équipé d’échelles. Frissons assurés quand on est sujet au vertige !

Enfin, nous voici arrivé au sommet de la Dent du chat ! Il est à peine midi, et la petite plateforme est déserte (pas pour longtemps !). La vue est imprenable sur le lac, le massif des Écrins au sud, la Chartreuse, et même, au loin, le Mont-Blanc.

En contre-bas, le Bourget, son aéroport et son yatch club. En face, sur la rive est, la grande ville d’Aix-les-Bains avec ses barres d’immeubles et son stade en arrière plan. Et plus au nord encore, le lac s’étire sans qu’on ne puisse le voir dans sa totalité.

En allant vers l’ouest, on suit la vallée du Rhône et de son canal de dérivation, avec le lac du Lit au Roi à la frontière entre l’Ain et la Savoie et, au premier plan, les lacs de Chevelu où il fera bon se baigner avant de reprendre la route du retour. Puis le fleuve reprend le cours normal de son lit vers le sud, au milieu des prés et des villages.

Et tout au sud enfin, le Molard noir. On y accède en redescendant au Sentier des 4 chemins, pour prendre la direction du relais de télévision sur la crête. Au prix de quelques petits effort, on arrive à la table d’orientation qui offre une vue exceptionnelle sur la Dent du chat.

Le retour au parking se fait par le même chemin, en forêt et en footing, pour dévaler les 800 mètres de dénivelé beaucoup plus rapidement qu’à l’ascension !


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