Un bond dans le temps, à Saint-Guilhem-le-Désert

Plus beau village de France, patrimoine mondial de l’Unesco, Grand site de France, fondé par un seigneur légendaire aux portes du « Bout du monde », Saint-Guilhem-le-Désert coche toutes les cases de l’étape immanquable du Languedoc, avec raison.

Il était une fois un seigneur nommé Guillaume d’Orange, cousin de Charlemagne, couvert de gloire lors d’épiques victoires. Las de guerroyer et soucieux de son âme, il s’en remit à saint-Benoît d’Aniane pour fonder un monastère en vallée de Gellone. Afin d’assurer définitivement son salut, il y installe le culte d’une relique de la vraie croix, offerte par cousin Charly, et l’abbaye devint rapidement une étape sur le chemin de Compostelle.
Canonisé sous le nom de saint-Guilhem, en occitan, Guillaume d’Orange laisse son nom au village formé autour du monastère, auquel on ajoute la locution de « désert », en référence aux moines qui partirent peupler le désert d’Egypte au 4e siècle de notre ère.

En cette fin de journée de printemps, le village est, justement, déserté par les touristes. Le moment idéal pour en découvrir les ruelles médiévales dans la fraicheur du Verdus, le petit ruisseau qui traverse la cité depuis le cirque du Bout du monde.

Si l’abbaye et son fameux cloître (dont les sculptures ont été vendues à un collectionneur américain à la fin du 19e siècle) ont portes closes à cette heure avancée de la journée, la place principale du village suffit à la carte postale, avec sa fontaine postée sous son platane centenaire.

On chemine sur les pavés le long des maisons fleuries. Derrière les façades privées (dont la maison romane dite « Lorimy » fait figure d’emblème), on imagine des petits jardins ombragés cachés de la foule estivale. Tranquillement, le ruisseau nous emmène juste qu’à sa cascade, où il se jette dans le fleuve Hérault, non sans avoir alimenté une ancienne pisciculture.

On laisse alors le village à sa quiétude, sous la protection des moines qui, à nouveau, habitent l’abbaye, classée par l’Unesco depuis 1998.


En plus

  • Le site de l’office de tourisme de Saint-Guilhem-le-Désert : www.saintguilhem-valleeherault.fr
  • L’histoire du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert à New-York, par l’association des Études Héraultaises : lien PDF