Tintin et le mystère de la saline

Exploiter du sel dans le Jura, à 400 km de la mer la plus proche ? Voilà qui est étrange… Cet été, Tintin s’est infiltré à la saline royale d’Arc-et-Senan.

Après l’abbaye de Fontenay, c’est un autre site de Bourgogne Franche-Comté classé au patrimoine mondial de l’UNESCO qui est notre destination du jour. Au 18e siècle, la saline royale d’Arc-et-Senans était l’une des plus importantes de France, à une époque où le sel était une denrée essentielle pour conserver la viande ou le poisson. Le sel gemme (ou sel minéral) était extrait à une vingtaine de kilomètres de là, à Salins-les-Bains, avant d’être transporté à Arc-et-Senans pour y être raffiné.

Aujourd’hui convertie en hôtel 3*** et en musée, la saline accueille Tintin en cet été 2017 (et jusqu’au 14 janvier 2018). Le petit reporter belge s’installe dans la maison du directeur, avec la complicité du musée Hergé de Louvain-le-Neuve qui a prêté une partie de ses collections (planches originales, bureau d’Hergé, objets collector…).

Mais Tintin et ses compagnons d’aventures investissent surtout les jardins de la saline royale, qui se métamorphosent chaque année dans le cadre d’un festival des jardins.

Plusieurs lycées horticoles, maisons familiales et rurales, ainsi que des artistes se sont appropriés un des nombreux jardins entourant le demi-cercle de la saline, pour le mettre aux couleurs d’un personnage des aventures de Tintin. On navigue ainsi du repère de Rastapopoulos bourré de tableaux volés, au camp du général Alcazar, puis de l’ambiance zen du jardin de Tchang au théâtre de Bianca Castafiore.

A chaque fois, les paysagistes fourmillent d’idées pour traduire l’univers du personnage, comme ces tessons de bouteille en guise de plage pour symboliser la part sombre du capitaine Haddock, ou ces miroirs déformants dans le labyrinthe végétal des jumeaux Dupondt. La visite des jardins se termine par le temple du soleil, où la momie de Rascar Capac se cache au bout d’un tunnel végétal.

On termine la visite par l’ambiance douce et reposante de la grande berne de la saline, qui abrite des portraits géants des personnages d’Hergé (et même une patinoire en hiver).

Construite en demi-cercle par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, la saline d’Arc-et-Senans est un exemple typique de l’architecture utopique, regroupant dans un même lieu les activités industrielles, les logements, les loisirs… telle une cité idéale, dans un environnement apaisant, fait de lignes courbes et de symétries. Nul doute qu’une deuxième visite s’imposera pour la découvrir plus en détail !


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