[Escale à Marseille] Jour 3 – du point culminant au niveau de la mer

Un grand week-end à Marseille, capitale de la Provence et mégapole aux petits villages : trois jours de lieux incontournables, de calanques et de découvertes imprévues au fil de balades le nez au vent. Troisième et dernier jour pour profiter de la chaleur du sud.

Combien Marseille compte-t-telle de collines ? Assurément beaucoup trop au mois d’août, quand il faut monter à la bonne mère par 35° à l’ombre ! Heureusement qu’il y a le mistral.

De là-haut, on retrouve le parfait panorama de Marseille. Juste sous le parvis de l’église bondé de voitures, une barre d’immeuble et stade de football synthétique encastré à flanc de colline où des gamins s’entraînent. Plus loin, le Vieux port et ses deux forts, puis l’Hôtel-de-Ville et le Panier. Un quart de tour à gauche, ce sont les îles du Frioul et le château d’If, dont les files d’attente à l’embarcadère dès 8h30 (le 1er bateau part à 9h30) découragerait le plus fervent admirateur de Monte-Cristo.

Derrière Notre-Dame-de-la-Garde, sur le parvis côté est, le stade Vélodrome et son tout nouveau toit immaculé qui ondule au milieu du tissu urbain. De droite à gauche, de la montagne à la mer, la ville s’étend à perte de vue. Marseille est décidément immense.

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La basilique au contraire, est relativement petite. Les murs de la crypte sont recouverts de dizaines de plaques de marbre de remerciement à la bonne mère pour ses miracles et guérisons spontanées. Dans le vestibule, un petit escalier permet d’accéder à la nef. Beaucoup d’or, de statues, de chef-d’oeuvre. Les murs des petites chapelles latérales sont recouvertes de peintures évoquant des naufrages, mais aussi de maquettes de navire suspendues à un fil l’une au-dessus de l’autre le long des piliers. On imagine que Notre-Dame a dû en sauver quelques uns, mais que la mer n’en n’a pas épargné un certain nombre d’autres.

On redescend en centre-ville (si tant est qu’il existe un « centre » à Marseille) par le chemin de croix, le long duquel des ouvriers du diocèse nettoient les ex-votos à la Vierge qui jalonnent le parcours avec vue sur mer.

Les grandes artères de la ville, que ce soit la Canebière, le Prado, la Castillane ou le cours Belsunce sont avant tout des boulevards pour les autos. Avec beaucoup de commerces et de larges trottoirs certes, mais le long d’embouteillages légendaires. Le long du dernier nommé, s’étale un gigantesque centre commercial qui s’est fait une place entre les immeubles. C’est là qu’on trouve le jardin archéologique et le musée d’histoire de la ville de Marseille. Un musée dans un centre commercial au milieu des embouteillages, c’est tout Marseille !

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Le seul endroit de Marseille où la voiture n’a vraiment pas le droit de cité sont les calanques de Marseille à Cassis. La plus connue, qui est aussi la plus accessible (et donc la plus bondée), est la calanque de Sormiou. En plein été, c’est celle qui est presque toujours ouverte (car oui, bon à savoir, les calanques peuvent être « fermées » pour limiter les risques d’incendie : il est indispensable de se renseigner la veille à l’office du tourisme, car les gardes du parc national ne sont pas commodes s’ils vous trouvent en train d’enjamber les barrières !).

On accède à Sormiou à pied depuis le bus 21 au départ de la Castellane, qui s’arrête à Lumigny. Un drôle d’endroit Lumigny, perdu au milieu de la garrigue, au fin fond du 9e arrondissement de Marseille. On y a implanté un centre universitaire loin de tout, vaste campus de béton bardé d’antennes, qui fait ressembler le lieu à l’usine secrète du professeur Tournesol dans « Objectif Lune ».

Quelques pas plus haut, après un vaste parking sauvage et des monceaux de détritus lâchés aux vents dans les sous-bois, une piste forestière en plein soleil se charge de nous faire peu à peu quitter la civilisation jusqu’au col de Sormiou. En chemin, on croise une portée de marcassins en train de fouiller le sol, ce qui paraît tout à fait normal aux locaux (et beaucoup moins aux touristes qui se demandent avec inquiétude où est la maman !). Au col, le trajet aménagé se rétrécit et serpente à flanc de collines sur des dalles de béton, même si le premier sentier « direct » a été conservé et balisé, du fil de fer limitant les écarts néfastes à la protection de la nature.

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L’arrivée dans la calanque est superbe, à hauteur de la carte postale. La minuscule plage de galets au fond de la crique est à l’ombre le matin, et donc rapidement surpeuplée. Les plus vaillants s’installent à la verticale sur les rochers tout autour. Aujourd’hui, l’eau est froide, glacée même, « à cause du mistral » selon les habituées, ce qui n’empêche personne de se baigner à l’abri des courants.

À une vingtaine de mètres du bord, un premier rocher sort de l’eau et offre un plongeoir naturel aux jeunes intrépides. Comme partout dans la calanque, le fond tombe à pic sous les rochers et on atteint facilement 10 mètres de fond sous ces promontoires de 5 à 15 mètres de hauteur.

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En remontant au-dessus de la plage, on retrouve le sentier qui affleure désormais à flanc de falaise sur les racines et les rochers glissants. Il atteint un belvédère coiffé d’un pin parasol (sous lequel on prend aussi des coups de soleil) puis on redescend vers la mer bordée de grands rochers plats propices au bronzage. Ici, pas un point d’ombre, et la blancheur du calcaire intensifie encore l’éclat du soleil. L’entrée dans l’eau est périlleuse et le choc thermique garanti ! Un autre rocher-île à quelques mètres du bord offre de nouveaux spots de plongée dans l’eau turquoise.

Encore plus loin, c’est la plage des culs-nus. On s’arrêtera là 😉

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En plus

  • À lire : les aventures déjantées et haletantes de Constantin dit le Grec, sous la plume de Del Pappas, pur Marsellais, photographe devenu romancier de polar. Et pourquoi ne pas commencer tout simplement par le premier « Le baiser du congre » (éditions Jigal, 2011, 281 pages, 9 €) ?
  • Le site du parc national des calanques : www.calanques-parcnational.fr