À bicyclette

Un peu foutraque et pas scientifique pour deux sous, le musée du vélo de Tournus surfe sans le vouloir sur la vague vintage. Et ça marche (ou plutôt, ça roule).

Il faut avoir envie de visiter le musée du vélo de Tournus. À l’extérieur de la ville médiévale, au bord de la nationale 6 avec ses entrepôts et ses camions, il est là. Depuis 2009, ses bénévoles sont accueillis dans une ancienne féculerie, tout au fond d’une cour d’usine de la société d’emboutissage de Bourgogne (SEB, pour les intimes).

Créé par l’infatigable Michel Grézaud (enfant du pays et boucher de son état, aujourd’hui disparu), il a connu plusieurs vies, plusieurs fois déménagé, peu soutenu par des élus qui n’y croient guère, et l’aident pas beaucoup.
Dommage, car outre une histoire de passionnés de la petite reine (il fallait la faire), la collection du musée du vélo s’étend sur près de deux siècles et 600 mètres-carrés, de la draisienne 1818 de Nicéphore Niepce (autre enfant du pays) au vélo de Jalabert pour son tour de France 1998.
On y trouvera des curiosités comme le « Vélostable à position semi-horizontale », des vélos sans chaîne, les premiers dérailleurs du début du vingtième siècle, un tricycle Peugeot, un tandem 1936 « des congés payés » ou encore le « Vélomar » pour pédaler sur l’eau.

La grande salle permet de découvrir tout un tas de vélos « utilitaires » pour les boulangers, laitiers… mais aussi des vélos de guerre, dont un modèle de 1914-1918 avec roues à ressorts (en raison de la pénurie de caoutchouc) ou encore le vélo tout en carbone de Chris Bordman, champion olympique de poursuite en 1992 à Barcelone, qui ne dépareillerait pas au prestigieux musée de Jeux de Lausanne.

Et surtout, le musée du vélo est parsemé de pépites que seul un collectionneur passionné comme son fondateur aurait pu accumuler : des portes-clefs à l’effigie des idoles du Tour de France, des 45 tours, des affiches de réclames, des bouteilles de vin, des sonnettes en veux-tu en voilà… Un vrai régal vintage !

Si vous êtes sympa, vous pourrez même essayer des vélos insolites que les bénévoles sortent volontiers dans la cour de l’usine pour les faire essayer. Une raison de plus pour marquer une pause sur la route des vacances, en bord de nationale 6 (ou d’autoroute A6, la sortie est à… 6 minutes !).


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